Pendant ce temps, dans le métro de Côme Martin
Pendant ce temps, dans le métro est un jeu de rôle de Côme Martin superbement maquetté par son acolyte Nicolas Folliot. Les joueuses incarnent les utilisatrices du métro d’une ville imaginaire des années 20, bloquées entre deux stations pour une raison toujours singulière comme le fait que « le train fonctionne aux cris et [que] la conductrice a la voix enrouée ». Chaque personnage est défini par un métier, un passe-temps, un détail insolite et une raison d’être dans le métro. Rien d’autre.
Les rares règles tournent autour des principes suivants :
- en cas de doute, toujours dire la première chose qui nous vient ;
- toujours accepter les coïncidences, fussent-elles incroyables ;
- ne jamais rejeter une nouveauté amenée par une joueuse ;
- être curieux.
Il existe un système de résolution pour les cas où l’action entreprise par un personnage n’a pas une issue claire par rapport à la situation. Une joueuse « tire » alors au sort deux symboles et les interprète à la lumière des événements récents vécus par les personnages. C’est tout. Et c’est très bien comme ça !
Au cas où l’histoire s’essoufflerait, il existe des mécanismes de relance sous la forme de suggestions loufoques. Imaginez que « pour fluidifier le trafic des voyageurs en gare, tous les escaliers sont changés subitement en toboggans très glissants » ou que « quelque chose monopolise l’attention d’un personnage pour le reste de la scène », avouez qu’il y a de quoi faire prendre un nouveau tour à notre aventure !
Évidemment, tout ceci est surréaliste. Ce n’est pas étonnant quand on sait qu’Itras By est l’une des inspirations de Côme. Mais le truc le plus chouette de ce jeu déjà très chouette, c’est qu’il se présente sous la forme d’un plan de métro pliable avec d’un côté la création des personnages et de l’autre les éléments nécessaires au déroulement de l’histoire. Chaque ligne du métro se substitue, au final, à une table aléatoire. Ingénialeux !
Pour finir, Côme nous propose aussi des pistes pour intégrer une partie de Pendant ce temps, dans le métro au sein d’autres jeux, en tant qu’intermède permettant de faire avancer l’intrigue ou sous la forme d’un feuilleton radiophonique suivi par les personnages, par exemple.
Nous avons donc affaire à un très bel objet pour une proposition de jeu très originale du calibre de celles auxquelles nous a déjà habitué·es l’auteur. C’est cohérent, insolite, superbe et la seule promesse de scènes totalement foutraques suffit à attiser ma curiosité. J’adore !